L'histoire du circuit de Monaco
Le Grand Prix de Monaco a une place particulière dans l’histoire de la course automobile, et est généralement considéré comme étant la course la plus prestigieuse du calendrier de la Formule 1. Avec son casino légendaire et les rangées de yachts de milliardaires ancrés dans le port, Monaco est toujours un lieu prestigieux pour les gens riches et célèbres, pour qui la course est aussi l'occasion de soirées mondaines.
Serpentant le long des rues de la petite principauté, la piste est restée en grande partie la même pendant des dizaines d’années, et une grande partie de celle-ci serait, à quelques exceptions près, très familière aux pilotes des années 50. On ne peut pas dire la même chose de l’environnement, l’horizon de Monaco ayant été transformé par la construction d’immeubles et d’hôtels gigantesques.
Après le premier virage à Sainte Dévote, la piste remonte la colline jusqu’à la place du Casino. De là, elle redescend jusqu’au virage à droite de Mirabeau, puis continue jusqu’au virage en épingle de l’ancienne gare de Monte-Carlo sur l'emplacement de laquelle fut construit l'hôtel Loews. La section Portier conduit à la mer, où la piste emprunte un tunnel et mène à la chicane près du port. Ensuite, le virage à gauche du Bureau de Tabac, la section de la Piscine (qui fut considérablement modifiée au début des années 70), puis le raide virage à droite à la Rascasse, puis enfin la ligne des stands.
Le dépassement n’a jamais été aisé à Monaco, mais durant les dernières décennies, il est devenu pratiquement impossible. Plus que tous autre circuit, une bonne place aux qualifications est vitale. Cependant le nombre de voitures éliminées est souvent élevé, et une conduite prudente peut donner des points précieux à un pilote ne se trouvant pas dans le peloton de tête.
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L’histoire de la course de Monaco
Le premier Grand Prix eut lieu en 1929, et les courses d’avant-guerre furent parfois de grandes rencontres, avec le légendaire Nuvolari parmi les gagnants. Monaco accueillit la seconde épreuve du Championnat du monde en 1950 – une semaine après la première course à Silverstone. Dix voitures furent éliminées suite à un accident sur le premier tour et Fangio remporta une victoire célèbre.
Il n’y eut pas de course comptant pour le championnat du monde en 1951, 1953 et 1954, et en 1952, le circuit fut réservé à une course de voitures de sport. La star du Grand Prix, Luigi Fagioli, y fut mortellement blessé.
Le Championnat du monde revint en 1955, et depuis, Monaco a accueilli une course chaque année – aucun autre circuit ne peut égaler ce record (en 1980, le Grand Prix d’Italie fut accueilli non par Monza mais par Imola). Durant cette course de 1955, l’effort de Mercedes échoua, et étrangement, Trintignant remporta la victoire. Mais cette course est surtout restée dans les mémoires pour le vol plané d'Ascari dans le port. Quatre jours plus tard, il trouva la mort dans un accident lors de tests.
Moss gagna en 1956, lorsque la chicane fut renforcée, mais l’année suivante, Stirling Moss et ses compatriotes britanniques Hawthorn et Collins s’y écrasèrent. Fangio gagna de nouveau. Trintignant remporta une seconde victoire en 1958 lorsque l’opposition disparut, et ce fut la première victoire d’une voiture à moteur arrière.
Moss donna souvent l’allure à Monaco, et, en 1959, il perdit en faveur de Brabham, en raison d’un problème d’essieu. Moss gagna en 1960, mais c’est pour sa victoire de l’année suivante qu’il restera dans les mémoires. Dans la première course de la formule 1,5 litres, sa Lotus moins puissante resta en tête des Ferrari de Ginther et de Phil Hill.
Durant les année 60, Graham Hill fut le roi incontesté de Monaco, il gagna en tout cinq fois, alors que de façon curieuse, le grand Clark – qui remporta cinq victoires de Grand Prix de Grande-Bretagne et quatre autres à Spa – ne gagna jamais sur ce circuit routier.
Hill se fit remarquer pour la première fois à Monaco en 1962. Alors qu’il menait, il eut une panne de moteur huit tours avant l’arrivée et fut dépassé par McLaren. Hill prit sa revanche peu après, et gagna en 1963, 1964 et 1965. Dans les deux premières de ces courses, il fut certainement avantagé par les problèmes rencontrés par Clark, mais lors de la troisième, Clark était absent, ayant préféré participer à la course d’Indy 500. Cependant, ce fut peut-être la plus grande victoire de Hill, ayant dû regagner la piste après un dérapage sur la route de la chicane lorsqu’il fut rattrapé par une voiture moins rapide. Hill remporta encore deux courses, en 1968 et 1969.
Stewart remporta sa première victoire à Monaco en 1966 (il remporta aussi celles de 1971 et 1973), et Hulme remporta à Monaco sa première victoire de Grand Prix en 1967. Mais cette course fut assombrie par la mort de Lorenzo Bandini, dont la voiture s’écrasa et explosa sur la chicane, alors qu’il se trouvait en seconde position.
Une décennie passionnante
Au début des années 70 eurent lieu deux courses particulièrement mémorables. En 1970, Brabham dérapa et heurta la barrière sur le dernier virage, lassant ainsi la victoire à Rindt qui le talonnait. Deux ans plus tard la course eut lieu sous des pluies torrentielles et, contre toute attente, Beltoise le Français courageux, remporte la victoire, donnant à BRM sa dernière victoire.
La course de 1974 vit un carambolage gigantesque sur la section entre Sainte Dévote et la place du Casino et à la suite de cet accident, maîtrisant un dérapage, Peterson remporta une belle victoire.
Lauda fut le champion de Monaco au milieu des années 70, gagnant en 1975 (sous la pluie) et en 1976. En 1977, il perdit de moins d’une seconde contre la Wolf de Scheckter, et en 1978, poursuivant Depailler dont ce fut la première victoire en Grand Prix, il établit un nouveau record de vitesse.
Une autre arrivée passionnante fut celle de 1979, lorsque le vétéran Regazzoni, poursuivant la Ferrari de Scheckter, confirma son retour en forme. La course de 1980 est restée dans les mémoires surtout pour la façon dont elle commença. Daly élimina trois autres pilotes lorsqu’il fit un vol plané au-dessus des autres voitures à Sainte Dévote. Reutemann remporta une victoire prudente, les autres rencontrant des problèmes.
Villeneuve aida sa réputation croissante en remportant la course de 1981 dans la Ferrari 126CK peu aimée, et l’année suivante donna l’une des courses les plus mémorables de ces dernières années. Sur les derniers tours, Prost et Daly s’écrasèrent, Pironi et de Cesaris tombèrent en panne de carburant, et Patrese dérapa – mais continua la course et remporta une victoire sensationnelle.
En 1983, Keke Rosberg réussit une performance de virtuose, remportant une superbe victoire sur une piste mouillée et en 1984, il pleuvait aussi. La plupart des voitures dérapèrent et quittèrent la piste, y compris Mansell (qui rejeta la responsabilité sur des bandes de signalisation glissantes !). Au beau milieu de controverses, la course fut interrompue avec en tête Prost, rattrapé par le jeune Senna, lui-même talonné par son compatriote Bellof, lui aussi nouveau dans la course de Grand Prix. Mais Senna aurait une autre chance ! Prost remporta de nouveau la victoire en 1985, après une bataille acharnée avec Alboreto.
Le plus grand changement depuis l’introduction de virages à la Piscine au début des années 70 fut l’entière reconstruction de la chicane pour la course de 1986. D’un petit virage ultra rapide elle devint une lente courbe à gauche, à droite puis encore à gauche. Les résultats furent les mêmes, Prost remportant sa troisième victoire consécutive. Chaque course de Monaco semble produire un accident spectaculaire et la victime en fut cette fois Tambay.
Le règne de Prost en tant que "l’homme à battre" de Monaco touchait à sa fin. Lors de la course de 1987, Senna remporta sa première victoire avec la Lotus "active", mais seulement après que la Williams Honda de Mansell abandonna.
L’année suivante Senna était de loin le meilleur, mais à quelques tours de la victoire, il commit l’erreur de sa carrière font on parla le plus, heurtant une barrière à l’entrée du tunnel. Prost se faufila et remporta sa quatrième (et dernière) victoire.
Durant les cinq années suivantes, Senna fut le vainqueur incontesté gagnant tous les ans de 1989 à 1993. La plupart du temps, Mansell était son challenger, et Senna gagna en 1992 après que Nigel se fut arrêté juste avant la fin à cause d’une roue desserrée. Et il gagna en 1993 seulement après que Prost et Schumacher eurent rencontré des problèmes.
En 1994, après le décès d’Ayrton Senna, Michael Schumacher devint le nouvel homme de Monaco. Il gagna également en 1995, tandis que 1996 vit la victoire surprise d’Olivier Panis. Schumacher fut vainqueur pour la troisième fois en 1997, sous la pluie alors qu’en 1998, ce fut au tour du Finlandais Mika Hakkinen d’inscrire son nom sur la plus haute marche du podium.